Nouveau Monde Todd Hewitt a presque 13 ans. Il vit dans la colonie de Prentissville, à Nouveau Monde, une planète que les humains ont colonisé une vingtaine d'années auparavant. Il est le dernier garçon dans cette petite communauté exclusivement composée d'hommes. Les femmes sont toutes mortes, victimes d'un virus répandu par les Spackles, aliens vivant dans ce monde : le Bruit. Ce virus, en plus d'avoir éliminé femmes et filles, a modifié les hommes : ils entendent toutes les pensées du monde qui les entoure, humains et animaux, vivant dans un monde plein de bruit, où l'intimité n'existe plus. Un mois à peine avant son anniversaire, qui fera de lui un homme à part entière, Todd découvre dans le marais qui entoure le village... une fille de son âge. C'est le début d'une longue fuite pour les deux adolescents, et d'une longue traque. La voix du couteau, chers happy few, premier volume de la trilogie Chaos en marche, est un roman de SF mâtinée de western, clairement destiné à un lectorat adulescent, que j'ai trouvé très emballant. Si le propos n'est pas vraiment original puisqu'on est en présence d'un roman initiatique assez typique (Todd franchit des épreuves, découvre qu'on lui a menti toute sa vie, est contraint de composer avec une nouvelle vision de la réalité, apprend que sa différence est une force, se transforme au contact de la jeune fille, Viola, et des rencontres, et devient finalement un homme, tout seul, sans initiation autre que sa propre vie et son propre cheminement intérieur), la forme, elle, rend le roman extrêmement page-turner. En effet, la narration est assurée par Todd, qui ne sait ni lire ni écrire : on est donc plongé dans les pensées de ce personnage qui ne maîtrise pas toujours le vocabulaire (il emploie parfois un mot pour un autre, ou change l'ordre des syllabes) et qui surtout, n'a qu'une vision très imprécise du monde qui l'entoure, puisqu'il a toujours vécu dans ce village replié sur lui-même. Le lecteur est donc contraint de deviner au travers des propos des autres personnages ce que Todd peine à comprendre. Jeune garçon têtu, il ne fait pas toujours vraiment les bons choix (surtout au début), tributaire de son histoire et de la manipulation dans laquelle il a vécu toute sa vie. Les rebondissements s'enchaînent avec rapidité et violence dans ce monde vide dans lequel les colons survivent tant bien que mal. L'argument de science-fiction permet comme toujours une réflexion sur l'autre (non pas tant ici les Spackles, rapidement éliminés du décor, que les femmes, premières victimes de cette colonisation en terre inconnue) et le libre-arbitre, réflexion qui s'ajoute ici à une mise en scène de la violence de groupe et de la folie individuelle. Dommage qu'il faille attendre la suite, attente rendue d'autant plus insoutenable que ce volume s'achève sur un double cliffhanger. Terrible. Patrick Ness, La Voix du couteau (Chaos en marche, tome 1), The Knife of Never Letting Go - Chaos Walking Book One, Gallimard Jeunesse, traduit de l'anglais par Bruno Krebs, 441 pages, avril 2009 pour la traduction française, 2008 pour la première parution en Grande-Bretagne. Je trouve la couverture française très réussie (on ne le voit pas bien mais il y a du texte en relief en bas, texte qui reprend les pensées confuses qu'entend en permanence Todd). A noter que ce roman a obtenu le Prix Guardian 2008 et le Booktrust Teenage Prize 2008. L'avis de Sarah Chelly 28.04.2009De l'amour Dans le royaume barbare de Glome, dans l'Antiquité, la deuxième femme du Roi meurt en mettant au monde une fille d'une beauté sans pareille, qui est baptisée Istra, équivalent barbare de Psyché. L'enfant, élevée par sa soeur aînée, Orual, devient une jeune fille à la beauté surhumaine, admirée et révérée comme une divinité par le peuple de Glome. Mais, suite à une année de très mauvaises récoltes et d'épidémies, le prêtre d'Ungit (une version plus terrible, si c'est possible, d'Aphrodite) annonce au Roi qu'il doit la sacrifier pour le bonheur de tous et l'abandonner sur la Montagne à la merci de l'Ombre de la Bête. Vous l'aurez compris, chers happy few, Un visage pour l'éternité est une réécriture par C. S Lewis (oui, celui-là même qui écrivit Narnia) du mythe de Psyché, allégorie de l'âme humaine, et que Bettelheim a rapproché du mythe de la Belle et la Bête. Tout l'intérêt de cette réécriture réside évidemment, non pas dans l'histoire car nous la connaissons tous (enfin, sauf ceux qui ont séché le club mythologie et qui s'en repentent à présent) (ne riez pas, chers happy few, car j'ai longtemps animé un club de ce genre, du temps que j'étais pleine d'enthousiasme et de fraîcheur), mais dans les modifications qu'il opère. Nous ne sommes pas en Grèce mais dans un royaume barbare et sans culture, où la religion est plus primitive, ce qui rend l'histoire plus violente et le personnage principal de cette histoire n'est pas Psyché mais sa soeur aînée, Orual, qui est aussi laide que Psyché est belle. En déplaçant le point de vue, Lewis modifie le mythe : ce n'est pas par jalousie qu'Orual contraint sa soeur à regarder le dieu endormi, précipitant ainsi son errance et ses souffrances, mais parce qu'elle ne peut pas vivre sans elle. Orual aime Psyché d'un amour sans partage et dévorant, qui est sa seule façon de concevoir l'amour, persuadée qu'elle est que sa laideur lui ferme à jamais le coeur des autres. Sous la plume d'Orual, qui raconte l'histoire pour mettre en accusation les dieux qui, pense-t-elle, lui ont tout volé, l'histoire devient amère et tourmentée, pleine de passion et de récriminations. J'ai particulièrement apprécié la façon dont nous voyons le mythe se construire et toute la réflexion sur la vérité de l'histoire qui s'opposerait à la déformation par la religion, de même que la mise en scène du dévoilement du sens par l'écriture (parce qu'elle écrit son histoire au seuil de sa vie, Orual se rend compte qu'elle s'est aveuglée et qu'elle a donné à l'histoire le sens qui l'arrangeait). Il y a quand même quelques longueurs, notamment sur la fin, ce qui est sans doute dû au fait que le mythe et sa réinterprétation deviennent trop transparents et donc trop appuyés (j'y ai vu quand même un peu trop de christianisme à mon goût). Au final, c'est un roman assez âpre et sombre, que Lewis mit 35 ans à écrire, fasciné qu'il était par le mythe de Psyché. C. S Lewis, Un visage pour l'éternité - Un mythe réinterprété (Till we have faces : A Myth retold), Le livre de Poche, traduit de l'anglais par M. et D. Le Péchoux, 319 pages, première parution en 1956, traduction française de 1995, réédition 2007. (Et la couverture est moche, non ? En plus, elle n'a strictement aucun rapport avec l'histoire, moi je dis qu'on devrait vérifier ce que les illustrateurs mettent dans leur café.) A noter que le titre initialement choisi par Lewis était Bareface, que je trouve plus évocateur car il mettait le voile et son absence au centre de l'histoire, Orual décidant rapidement de ne jamais montrer son visage aux autres. De plus, elle pousse Psyché à la faute parce qu'elle est incapable de voir le palais du dieu, qui lui demeure voilé, ce qui ne figure pas dans l'histoire de départ où les soeurs voient parfaitement le palais et en conçoivent une grande jalousie. La première version de cette histoire figure dans L'âne d'or ou les Métamorphoses d'Apulée. La Fontaine s'est lui aussi livré à une réécriture que je vous recommande, en forme de divertissement galant, dans Les amours de Psyché (disponible chez Le Livre de Poche). 25.04.2009Pour le plaisirAh, Herbert... Quel homme... Comme je sais que certains d'entre vous trépignent d'impatience, chers happy few, affligés par le néant que révèlent leur Google Reader et autre Netvibes et que d'autres, plus sensibles, se lamentent tels des pleureuses grecques et se frappent la poitrine en criant "un billet! un billet", j'ai décidé dans ma grande bonté de sortir deux minutes la tête de mes copies (le premier qui pense que c'est parce que je suis au bord de l'asphyxie lira le Harlequin chroniqué par Mo et me rendra une fiche de lecture détaillée) et de vous offrir un petit tag (pour lequel je n'ai pas été taguée, mais je me suis servie, je suis comme ça, une grande fille autonome et indépendante, genre Lara Croft mais sans le short, il y a des limites à ce que je peux endurer, chers happy few). Il s'agit d'un tag repéré chez Cuné, qui a un thème pour le moins délectable puisqu'il s'agit d'énumérer des petits plaisirs du quotidien. Et comme d'habitude, je me suis permis de le modifier (ben oui, on ne change pas une équipe qui gagne, y a pas de raison). Un plaisir des yeux ? Paris, ville-lumière, avec qui je vis un amour sans nuage (enfin, vu le temps qu'il fait régulièrement dans la capitale, c'est une façon de parler) depuis 14 ans. Et c'est parti pour durer. Un plaisir que l'on partage ? Une séance de ciné ou un DVD par un après-midi pluvieux. Et surtout, les conversations qui suivent. Un plaisir d'enfance ? Les gâteaux que faisait ma mère et qui embaumaient la maison quand je rentrais de l'école et les parties de ballon avec mon père. Un plaisir odorant ? Mon parfum. Un plaisir égoïste ? Quand j'ai corrigé la dernière copie du dernier paquet, je suis systématiquement envahie par une béatitude sans nom, qui dure... jusqu'au paquet suivant. Un plaisir inconnu ? Dormir à satiété. Faire la grasse matinée le week-end. Je ne sais même plus l'effet que ça fait. Vous pouvez me plaindre, chers happy few. Un plaisir du goût ? Un Manhattan à trois heures du matin au bar d'un palace. (Oui, parfois je suis snob. Et j'assume.) Un plaisir anachronique ? Porter des talons hauts. Dire que je pouvais travailler, marcher des kilomètres, faire du shopping et danser sur des talons de 8 cm. Ce temps est révolu, chers happy few, et ne reviendra pas. Il paraîtrait même que le poète en aurait fait un adage, du genre, "to be or not to be... young with resistant feet". Un plaisir qui ne coûte rien ? Rêver. Un plaisir honteux ? Lire par-dessus l'épaule des gens dans les transports en commun sans être repérée. Cela nécessite une longue pratique et de très bons yeux. J'ai les deux. Un plaisir hors de prix ? Partir une semaine en thalasso. Un plaisir défendu ? Lire jusqu'à deux heures du matin alors que le réveil sonne quelques petites heures plus tard. Tourner les pages en regardant la montre avec une culpabilité croissante. Terrible mais incontrôlable. Un plaisir à venir ? Visiter New-York. Si, si. Enfin. Un jour. Un plaisir de l'esprit ? Discuter littérature avec des LCA. Quelle que soit l'heure. Et le medium : téléphone, mail, commentaires par blogs interposés, de vive voix, tout est bon. Un plaisir narcissique ? Recevoir des compliments. J'adore. Je les prends toujours très bien. Un plaisir simple ? Boire du champagne en semaine sans avoir rien à fêter. Un plaisir littéraire ? Découvrir un auteur avec qui on sait qu'on va faire un bout de chemin. Et que ce bout de chemin dure des années. Je ne tague personne, chers happy few, car ma magnanimité est sans limite. Ne me remerciez pas, c'est parce que vous le valez bien. 15.04.2009Come and walkabout Marlo Morgan, psychothérapeute (enfin, c'est ce que j'ai compris) américaine, mène en Australie un projet qui la conduira à rencontrer des Aborigènes et à partager avec eux, trois mois durant, une longue marche dans le désert intérieur australien, longue marche à l'issue de laquelle ils lui révéleront le "message" qu'elle doit porter au monde occidental. Message des hommes vrais au monde mutant (quel titre épouvantable) est un ouvrage que je n'aurais jamais ouvert de mon plein gré, chers happy few, je l'avoue bien volontiers. Il est publié chez J'ai lu dans leur inénarrable collection "Aventure secrète" qui regroupe des catégories aussi fascinantes que Pouvoirs de l'esprit/Visualisation (de quoi ? mystère), Réincarnation/Vie invisible ou Paranormal/Divination/Prophéties, bref, que des choses qui au mieux ne m'intéressent absolument pas et au pire me hérissent un peu. Ce livre fait partie de la catégorie "Récits initiatiques", ce qui fait doucement rire quand on voit la polémique suscitée par ce soi-disant témoignage, polémique qui dure quand même depuis 1990 et a connu encore des rebondissements en 2008. Pour résumer les choses très rapidement (car après tout, ce n'est guère intéressant), Marlo Morgan, après s'être répandue partout sur la révélation qu'a représenté sa rencontre avec une tribu d'Aborigènes inidentifiable, a fini par avouer que tout ce qui était raconté et présenté comme authentique dans cet ouvrage n'était que pure fiction. A la limite, ça ne me dérange pas vraiment, même s'il y a malhonnêteté intellectuelle à la base, car je ne pense pas que la réalité soit forcément plus puissante que la fiction, ce qui bien évidemment n'engage que moi, chers happy few, mais ça force quand même le lecteur averti à mettre en perspective ce qu'il lit. Disons-le tout net, ce roman (on va l'appeler comme ça faute de mieux), ne m'a absolument pas convaincue. Sur un plan purement littéraire d'abord, il est très mal écrit (ou mal traduit, allez savoir), bourré de répétitions, de contradictions et de retours en arrière maladroits (elle raconte plusieurs fois la même chose, presque mot pour mot) et la construction elle-même, en chapitres assez courts, est bancale, ni vraiment thématique, ni tout à fait chronologique. Ensuite, sur le plan du fameux message donc, on a droit à une suite ininterrompue de clichés : les Aborigènes sont proches de la terre et pas nous, bouh que nous sommes vilains, nous avons tout détruit (non ? quelle nouveauté!), nous ne sommes plus en contact avec notre moi profond et nous avons de fausses valeurs et de fausses croyances, le tout enrobé dans une espèce de fatras new-age très pénible, sur le Un, le Grand Tout, et bla bla bla. Alors, franchement, je n'ai pas besoin de lire des pages sur la façon dont Marlo Morgan s'est soi-disant reconnectée au Grand Tout en souffrant (que de descriptions de sa plante des pieds! et de ses coups de soleil! et de ses cheveux!) pour savoir que oui, il faut trier ses poubelles et tenter de consommer correctement, merci. Je ne supporte pas ce genre d'ouvrage donneur de leçon et faussement spirituel et je trouve dommage d'avoir éprouvé le besoin de mêler à cette mascarade le peuple Aborigène qui n'en demandait pas tant (il n'y a qu'à voir la violence de leurs réactions et leurs multiples protestations suite à la publication de cet ouvrage pour s'en persuader). Marlo Morgan, Message des hommes vrais au monde mutant (Mutant message down under), J'ai lu, coll. Aventure Secrète, traduit de l'anglais par Caroline Rivolier, 241 looongues pages Il s'agit du maillon n°5 de la désormais fameuse Chaîne des Livres. C'est le choix de Karine. Il est passé chez Stephie qui parle de "spiritualité à deux francs six sous", Bladelor (mais je ne trouve pas le billet), Doriane (mitigée) et Hathaway (emballée). Il sera demain dans les mains de Yueyin. PS: le titre de mon billet est un emprunt à un film d'anthologie, avec des vrais morceaux de Hugh à l'intérieur. Sorry. 14.04.2009Envie d'écrire ?Parce que je sais pertinemment que se cachent parmi vous de fines plumes, chers happy few (inutile de nier, je sais tout, c'est ma croix, call me Cassandre), je vous donne aujourd'hui une information ébouriffante : l'association Toulouse Polars du Sud, présidée par Claude Mesplède himself (pour ceux qui vivraient sur une autre planète ou qui, mais je ne veux pas croire qu'ils soient nombreux car cela me peinerait terriblement, ne liraient jamais de romans policiers, je rappelle que Claude Mesplède est ze spécialiste national du roman policier, et que son Dictionnaire des Littératures Policières est un must have de toute bibliothèque qui se respecte, pas moins), donc disais-je avant d'ouvrir cette parenthèse, évidemment plus longue que prévu (c'est mon fardeau et je l'assume, chers happy few), cette association organise le premier Salon du Polar toulousain en octobre prochain. Et pour fêter l'événement, l'association Toulouse Polars du Sud organise un concours de nouvelles de polar (au sens large : romans noirs et policiers historiques sont admis). Le thème : De Toulouse à l'Espagne.. (et vice-versa). (Moi je dis qu'un sujet pareil devrait en inspirer plus d'un, en toute impartialité, of course, c'est pas comme si j'étais toulousaine avec pas mal d'Espagne dans les veines, je dis ça, je dis rien.) Ce concours est ouvert à tous les francophones sans restriction de nationalité, de résidence ou d'âge (deux catégories sont ouvertes, plus de 18 ans et mois de 18 ans), jusqu'au 15 juin 2009. Les prix seront remis en octobre 2009 lors du Salon. Pour plus de renseignements et pour s'inscrire, un petit clic ici! A vos stylos, à vos claviers, à vos plumes d'oie, chers happy few! (ben oui, ne soyons pas sectaires, chacun écrit avec ce qu'il veut, avec son sang même pourquoi pas) (ma largeur d'esprit me confondra toujours, chers happy few) (en toute modestie, évidemment) 11.04.2009Les amants diaboliques Dans la vieille ville de V..., le maître d'armes est une femme, qui porte un nom d'épée, Hauteclaire Stassin. La jeune femme est une escrimeuse redoutable et une femme sublime mais à la réputation irréprochable. Elle disparaît cemendant du jour au lendemain et le docteur Torty, qui raconte cette histoire bien des années plus tard, la retrouve comme femme de chambre chez le comte de Savigny, dont elle est la maîtresse sous le nez de sa femme... Pour tout vous avouer, chers happy few, j'avais déjà lu cette nouvelle il y a longtemps, dans le recueil Les Diaboliques, dont je ne saurais trop recommander la lecture. Jules Barbey d'Aurevilly est un auteur tout à fait fascinant qu'on ne lit plus guère ce qui est bien dommage, et L'ensorcelée est certainement un des romans les plus marquants que j'ai jamais lus. Donc, disais-je avant d'être violemment interrompue par moi-même, j'ai eu l'oeil attiré par cette réédition tirée à part (qui n'est pas la première, cette nouvelle est disponible aussi en Librio et chez Mille et une nuits) alors que je gambadais innocemment chez Gibert à la recherche d'autre chose (que je n'ai d'ailleurs pas trouvé, il fallait donc bien que je surmonte la terrible déception qui était la mienne, chers happy few, je suis sûre que vous me comprenez parfaitement). J'ai trouvé la couverture jolie (elle est double et s'ouvre sur l'Olympia de Manet) et j'ai embarqué ce petit ouvrage (oui, parfois je suis superficielle et la couverture me suffit, je sais, c'est mal, vous pouvez m'envoyer les oeuvres complètes de Heidegger dans le texte pour me punir, chers happy few), dont la relecture a été à la hauteur de mes souvenirs. Il s'agit d'un récit enchâssé, dans la bonne vieille tradition de bien des nouvelles du XIXème siècle : le narrateur du récit-cadre est un homme dont nous ne saurons pas grand-chose, la narration étant très vite prise en charge par le docteur Torty, libéral, athée, insatiable observateur de la condition humaine et témoin de l'histoire. Cet homme comprend tout de suite en voyant grandir Hauteclaire que cette femme au prénom formidable ne peut connaître qu'un destin exceptionnel, mais il n'aurait jamais envisagé que ce destin fût lié à celui du comte de Savigny, qui rentre à V... pour se marier avec une femme qui appartient à la meilleure noblesse et qui en présente tous les symptômes : elle est pâle, hautaine et languissante. Il forme avec sa femme un couple que tout le monde prend pour modèle, mais cache en réalité sa maîtresse dans son propre château et les amants diaboliques, beaux comme des anges déchus, sont prêts à tout pour vivre au grand jour leur passion. Nouvelle qui démontre que l'on peut vivre très longtemps ensemble sans que jamais la passion charnelle ne s'apaise, que le crime ne conduit pas nécessairement à l'enfer du remords et de la punition, et qui met en scène un couple tout à fait fascinant dans sa noirceur, uni dans l'amour comme dans le scandale, Le bonheur dans le crime est aussi une nouvelle qui constate la décadence de la noblesse de province, qui meurt en même temps que la comtesse (le discours qu'elle fait à Torty en est violemment représentatif). Un petit joyau, chers happy few. Jules Barbey d'Aurevilly, Le bonheur dans le crime, André Versaille éditeur, 89 pages, 2009, première parution dans Les diaboliques en 1871 Le site de l'éditeur Cette nouvelle a été adaptée par la télévision française récemment : le téléfilm a été diffusé en mars 2009 si mes renseignements sont exacts. Par contre, je ne comprends pas très bien pourquoi des détails ont été changés. Torty (interprété par Didier Bourdon) est devenu Crosnier et Hauteclaire s'appelle Claire (ce qui est bien dommage dans les deux cas, l'onomastique étant très importante, et soulignée plusieurs fois dans le texte) et le titre a été transformé aussi en Le crime est dans le sang. J'ai quand même bien envie de la voir, chers happy few. Oui, je sais, ma curiosité est sans limite. Et comme je trouve que Barbey mérite qu'on s'y intéresse, je me propose de faire voyager cet opuscule : 89 pages, ce n'est rien pour une PAL et le format tout petit (2/3 d'un poche à vue de nez) permet de le glisser très facilement dans son sac. Des amateurs de scandale, chers happy few ? 09.04.2009La beauté du monstre Un photographe spécialisé dans les paupières, une voisine voyeuse, un homme-cactus, une adolescente à la recherche de la Véritable Solitude, un homme qui renifle les toilettes des femmes et une jeune femme qui mange ses cheveux, tels sont les personnages mis à nu dans les six nouvelles qui composent ce recueil. A lire ce qui précède, chers happy few, vous aurez compris que Pétales et autres histoires embarrassantes explore d'une manière toute personnelle le rapport au corps, en mettant en scène des personnages étranges, au comportement parfois pathologique, qui entretiennent avec leur corps ou avec celui des autres, une relation plus ou moins perverse. La nouvelle la plus représentative de cette perversité est sans conteste Pétales, qui donne son titre au recueil et qui raconte la quête éperdue d'un homme qui cherche une femme en suivant son odeur et ses traces dans les toilettes des restaurants et des bars de sa ville, nouvelle qui finalement se présente comme la quintessence de cette étrange relation à l'enveloppe charnelle des autres puisque le narrateur recompose une femme fantasmée grâce à ce qui est sorti de son corps et se désintéresse d'elle une fois qu'il l'a trouvée, comme si le corps de l'autre ne pouvait jamais qu'être imaginé à partir de traces et non pas appréhendé. Dans d'autres nouvelles, le corps de l'autre attire puis repousse (comme dans Ptôse, qui ouvre le recueil), ou finit par dévoiler la réalité qu'il cachait jusqu'à présent (c'est ce que démontre magistralement Bonsaï, à mon sens la meilleure nouvelle du recueil, où un narrateur japonais découvre qui il est réellement grâce à la fréquentation d'un jardinier). Parfois c'est le propre corps de la narratrice qui l'obsède et qu'elle tente d'ignorer (L'autre côté du quai) ou de dompter en le maltraitant (Bezoard). Il y a un indéniable aspect fantastique dans ces histoires qui semblent souvent se situer à la limite de la réalité, histoires écrites dans une prose riche et mélodieuse qui m'a conquise. Un petit ouvrage que je recommande chaudement chers happy few. Guadalupe Nettel, Pétales et autres histoires embarrassantes (Pétalos y otras historias incomodas), Actes Sud, traduit de l'espagnol (Mexique) par Delphine Valentin, 2009 pour la traduction française (première parution 2008), avec une couverture à l'inquiétante étrangeté de Nicoletta Ceccoli. Le billet de Leiloona, qui en a fait un livre voyageur, merci à elle! Il s'envole à présent vers Virginie. Captain, oh my captainChose promise, chose due, chers happy few qui piaffez d'impatience (enfin au moins deux d'entre vous), voici un petit billet sur Torchwood, le spin-off de Doctor Who. Commençons par le commencement (un peu d'ordre ne nuit pas, enfin il paraît). Dans l'épisode 9 de la saison 1 de Doctor Who (The empty child), le Docteur et Rose rencontrent à Londres en 1941, en plein blitz, un homme terriblement séduisant (sa première apparition m'a causé des palpitations, chers happy few, je vous jure), qui se présente comme un Capitaine de l'aviation américaine (ce qu'il n'est en fait pas du tout, mais je n'en dis pas plus, histoire de ne pas spoiler totalement) : Jack Harkness (incarné par le très sexy John Barrowman). Follement séduisant, aventurier, séducteur forcené tous genres et toutes races confondus (on le voit même faire du gringue à des robots dans un épisode suivant), le capitaine Jack accompagne nos deux héros durant la fin de la saison avant d'être abandonné dans une station spatiale. Dans l'épisode 2 de la saison 2 (Tooth and claw), la Reine Victoria, qui a décidé que le surnaturel et les aliens n'auraient jamais le dessus sur l'Empire britannique, décide de créer, à l'issue de sa rencontre mouvementée avec le Docteur, l'Institut Torchwood (anagramme de Doctor Who), qui sera chargé d'étudier et de contrer les menaces extra-terrestres. On voit alors apparaître régulièrement le nom de Torchwood dans la suite de la saison jusqu'aux derniers épisodes, Army of ghosts et Doomsday où Torchwood, après s'être enfin incarné, est démantelé à l'issue de la bataille de Canary Warf, terrible bataille contre les Cybermen venus d'une dimension parallèle, bataille dont ils sont complètement responsables. C'est alors que débute la saison 1 de Torchwood. (Quand je vous disais qu'il était séduisant, le bougre.) Torchwood met donc en scène une organisation qui ne dépend pas du gouvernement et qui ne répond de ses actes auprès de personne, chargée de collecter et d'étudier les armes extra-terrestres qui tombent sur la Terre afin d'armer l'humanité en vue des batailles qu'elle devra mener. Basée à Cardiff, où une faille spatio-temporelle semble attirer tous les aliens possibles et imaginables (deux épisodes de DW se déroulent d'ailleurs dans cette ville), l'organisation a ses locaux dans un sous-sol miteux et ressemble assez au Scooby-gang. Outre Jack donc, qui réapparaît en leader charismatique et immortel et qui a perdu sa capacité à voyager dans le temps (son bracelet ne marche plus), l'équipe compte quatre autres membres : Ianto Jones, l'homme à tout faire, Toshiko Sato, informaticienne de génie, Owen Harper, médecin et Suzie Costello, qui disparaît dès le premier épisode au profit de Gwen Cooper, ex-fliquette. (Ianto, Gwen, Jack, Tosh et Owen. Comme vous pouvez le remarquer, chers happy few, Jack ne quitte jamais son manteau d'aviateur. So classy.) La grande différence avec DW est que l'équipe de Torchwood ne quitte jamais l'espace-temps qui est le nôtre, ce sont les aliens qui viennent à eux. Plus sombre, plus adulte, plus sexy (les sous-entendus sexuels sont légion et tout le monde semble coucher avec tout le monde), c'est une série qui est autant policière que de SF , l'équipe résolvant des enquêtes qui n'impliquent pas toujours des extra-terrestres (l'épisode le plus atroce de la saison 1 est Countrycide qui met en scène une bande de cannibales tout ce qu'il y a... d'humain). Les membres de l'équipe sont plein de défauts, de complexes et de secrets, ce qui donne une véritable densité à leurs personnages et rend leurs relations pour le moins compliquées (même si les atermoiements de Gwen ne sont pas forcément toujours de bon goût). Il y a moins d'humour que dans Doctor Who mais ça n'en est pas moins une excellente série, bien ficelée et bien noire (la saison 1 se clôt sur une apocalypse évitée de justesse et les spoilers glanés ici et là laissent augurer une saison 2 sombre à souhait). Une réussite! Torchwood, saison 1 de 13 épisodes disponible en version française (avec la VO et des sous-titres parfois scandaleux, genre "You're so welsh" traduit par "Vous êtes typiquement une femme" ????). La saison 2 sera en vente le 8 avril (j'ai craqué, je l'ai pré-commandée, je suis faible je sais). La saison 3 est en cours de diffusion sur BBC1 (ils en sont au cinq ou sixième épisode il me semble). Pour ceux qui suivent les deux séries à la fois, la saison 1 de Torchwood est à regarder entre les saisons 2 et 3 de Doctor Who, histoire de comprendre quelque chose au cross-over entre les deux séries (il y en a un deuxième à la fin de la saison 4). Merci à Isil pour le prêt (décidément, que ferais-je sans elle ?)! Le billet de Chimère (il existe j'en suis certaine, mais je ne le trouve pas). Yueyin a promis un billet il y a belle lurette, mais que fait-elle ? 30.03.2009Fantastic!Comme vous l'avez remarqué, brillants happy few à qui rien n'échappe, j'ai eu dernièrement quelques absences bloguesques. Si on ajoute à cela un blog-it (vous savez, le truc rose dans la colonne de droite) souvent et abondamment consacré à un certain DW, inutile de posséder les talents de fin limier de notre ami Sherlock pour comprendre qu'il y a un lien de cause à effet évident entre les deux faits : je viens de passer quelques semaines en compagnie de l'homme le plus intelligent, le plus curieux, le plus délicieux et le plus sexy de tous les univers connus (et surtout inconnus) : le Docteur! Docteur qui ? Doctor Who est une série de science-fiction britannique créée dans les années 60 et reprise en 2005. Nouveaux développements, nouveaux personnages mais toujours au centre des intrigues le fameux Docteur, un extra-terrestre dernier de sa race (les Seigneurs de Temps) qui dans son vaisseau spatial, le TARDIS, en forme de cabine téléphonique de la police des années 60, voyage dans le temps et dans l'espace afin de venir en aide aux cvilisations diverses et variées qui ont besoin d'aide, le tout sans changer les faits qui ont déjà eu lieu (dans la bonne vieille tradition des voyages temporels), armé seulement d'un tournevis sonique qui est au Docteur ce que le chewing-gum était à McGyver : indispensable. Ce Docteur a beau être tout seul, le pauvre, ce n'est pas un solitaire, et il voyage toujours avec une assistante, une terrienne qui n'a pas froid aux yeux et qui, en plus de lui donner un sacré coup de main, lui apporte un regard différent et humain sur le monde qui l'entoure, car notre brave Docteur, avec ses deux coeurs, sa capacité de régénération (quand il va mourir, son corps se transforme, ce qui facilite terriblement le changement d'acteur) et son cerveau aux capacités de stockage inouïes a tout du geek un peu étrange. (Le TARDIS, beaucoup plus grand à l'intérieur qu'à l'extérieur... mais tout aussi kitsch.) Cette série est fabuleuse, chers happy few, n'ayons pas peur des mots, elle m'a rendu complètement accro, et comme il n'y a pas de raison que je ne vous file pas mon vice (car c'est bien connu, plus on est de fous, plus on a de fun), je vais développer un peu. Premièrement, cette série marie parfaitement les procédés propres à la SF (voyage et paradoxe temporels, aliens, nouvelles technologies et j'en passe) à des procédés fantastiques (possessions, loups-garous, sorcellerie, etc), de manière fluide et intelligente. Deuxièmement, c'est une série narrativement totalement cohérente et aboutie : à l'intérieur d'une saison, tous les faits, même minimes, font parfaitement sens et quand on remet la série en perspective (ce que j'ai fait puisque j'ai regardé les 4 saisons disponibles à la suite, quand je vous disais que c'était de l'addiction), tout prend place dans un schéma plus vaste, ce qui est le propre des excellentes séries. Ensuite, chaque saison (13 épisodes plus un épisode spécial qui se déroule toujours à Noël) alterne épisodes dans le passé, épisodes dans le présent (un présent qui finit par ne plus ressembler au nôtre, plus noir, et plus technologique) et épisodes dans le futur parfois très lointain. Si la plupart des épisodes se déroulent sur Terre, certains ont lieu ailleurs : autres planètes, autres galaxies, et la multiplication des époques et des temps donne matière à une grande richesse de situations et de réflexions, ce que facilite évidemment l'argument de SF. Ce que j'ai trouvé proprement génial, c'est que le côté kitsch (totalement assumé, ne serait-ce qu'avec le TARDIS) n'empêche pas la série de devenir de plus en plus noire, les fins de saisons 3 et 4 étant carrément oppressantes. Car si les ennemis héréditaires du Docteur, les Daleks, ressemblent à des caisses en métal qui roulent, il n'en demeure pas moins qu'ils représentent une nation totalement et irrémédiablement fasciste, qui refuse la différence (ils sont tous identiques et n'ont pas de nom) et extermine les autres peuples sans jamais fléchir pour que l'univers ne soit qu'à leur image. (Daleks et Cybermen, même uniformité, même absence d'émotions et d'humanité. Même combat pour le Docteur.) Cette série, vous l'avez compris, chers happy few, est fort intelligente, et propose en sus (tiens, ça faisait longtemps que je ne l'avais pas employé celui-là) des épisodes délicieusement british : dans chaque saison en effet, on trouve un épisode qui met en scène une figure britannique célèbre. Dans la saison 1, nous rencontrons ainsi Charles Dickens, dans un délicieux épisode qui se passe à Noël et où il y a ... des fantômes. Dans la saison 2, c'est la Reine Victoria qui joue les guest, et qui en profite pour fonder l'Institut Torchwood (qui, joint à la personnalité so charismatique du capitaine Jack Harkness, personnage qui apparaît dans les 3 derniers épisodes de la saison 1, a donné lieu à un spin-off qui fera l'objet d'un prochain billet) (oui, je sais, je tease, c'est mal, chers happy few), dans la saison 3 on croise Shakespeare (j'ai adoré cet épisode et le "Expelliarmus" de Martha) (j'ai bien conscience de parler une autre langue, mais c'est pour vous donner terriblement envie de le voir, chers happy few) et dans la saison 4, Agatha Christie (et on résout un mystère la concernant par la même occasion, trop fort ce Docteur). Chaque saison est d'une incroyable richesse et la plupart des épisodes mériteraient un billet pour eux tout seuls, tant ils proposent tous une histoire dense (allez, pour le plaisir, je donne quelques-uns qui font partie de mes préférés : celui où le Docteur n'est plus le Docteur mais un (pas si) banal être humain (Human Nature, saison 3), celui où le futur de l'humanité ressemble à Mad Max (Utopia, saison 3), celui qui est construit comme Alien (Midnight, saison 4), celui inspiré par la télé-réalité (Bad Wolf, saison 1), celui où Rose voudrait sauver son père (Father's day, saison 1), celui avec la Pompadour (The girl in the fireplace, saison 2), celui qui donne une réponse à l'existence du Diable (The impossible planet, saison 2), celui où les habitants de New Earth sont coincés sur l'autouroute (Gridlock, saison 3), celui avec les anges qui pleurent (Blink, saison 3, cet épisode est, comme un de chaque saison, construit autour de l'absence du Docteur) ou celui avec la planète-bibliothèque (Silence in the Library, saison 4), et j'en passe.) (Les compagnes, Rose Tyler, Donna Noble et Martha Jones. Girls rule.) Si vous n'êtes toujours pas convaincus, chers happy few, je peux encore ajouter que les dialogues sont savoureux, et qu'il y a un mélange de comédie et d'émotions très réussi (on rit beaucoup et on pleure... pas mal), que les personnages sont terriblement attachants : le Docteur (incarné successivement par Christopher Eccleston et David Tennant, ce qui bizarrement ne nuit pas à la cohérence du personnage même s'il est à la fois le même et différent, c'est un tour de force, chers happy few) en tête évidemment, cet homme mû par une insatiable curiosité qui a une absolue confiance dans le genre humain et qui court beaucoup. Ses compagnes successives sont suffisamment différentes pour qu'il n'y ait jamais de redondance entre elles et on s'attache très facilement à la suivante même si on regrette les précédentes (encore un tour de force) : Rose Tyler (Billie Piper), la toute jeune, à qui la rencontre avec le Docteur a donné un sens à une vie qui s'acheminait vers pas grand-chose, Martha Jones (Freema Agyeman), brillante, coriace et fleur bleue, Donna Noble (Catherine Tate), drôle, piquante et pleine de ressources (ma préférée), toutes sont des femmes de tête et de coeur. Les personnages secondaires reviennent fréquemment, de même que les ennemis, comme dans les comic-books auxquels cette série doit en partie, ce qui finit par créer un terrain très familier dans lequel le spectateur se retrouve aisément. Et si vraiment, il vous faut encore des arguments, chers happy few, et même si nous ne sommes pas jeudi, je ne peux que conclure sur la sexytude du deuxième Docteur : personnellement, j'ai craqué. On ne se refait pas, chers happy few, et c'est tant mieux. Ou pas. (Pour la petite histoire, il a été élu Sexiest male character on TV par nos amis britons. J'aurais tendance à dire que c'est parce qu'il le vaut bien.) (Il a aussi remporté un prix d'interprétation aux National Television Awards.) (Quel homme!) En guise de conclusion, je n'aurai qu'un mot à dire chers happy few. Brilliant! Doctor Who, saisons 1 à 4, disponibles en DVD version anglaise (Zone 2). Les versions françaises ne proposent que la VF à partir de la saison 3 (sacrilège intergalactique!) et aucune ne contient les épisodes spéciaux (pour une raison qui m'échappe totalement : seraient-ils perdus dans une faille spatio-temporelle ?) Le billet d'Ys sur la saison 1, celui de Karine sur les saisons 1 et 2, ceux d'Isil sur la saison 1, la saison 2, la saison 3 et la saison 4. Merci infiniment à Isil qui 1) m'a fait découvrir la série 2) m'a prêté les saisons 2, 3 et 4. Pour un peu, je lui pardonnerais presque de ne pas apprécier Firefly. Presque. 29.03.2009Challenge Jane Austen 2009 : les participantesPour que vous puissiez suivre l'avancée du Challenge chez les unes et les autres (pas un seul homme inscrit dans ce Challenge, c'est terrible, chères happy few), voici la liste des valeureuses participantes qui se sont lancées dans ce pari (et qui pour la plupart ont démarré sur les chapeaux de roue, quel enthousiasme!) Aelys a ouvert une page consacrée à Jane Austen Ally Alwenn a lu Orgueil et Préjugés, vu Lost in Austen Ashtray-girl Cachou Camille la it girl a répondu au questionnaire d'Emjy et a une catégorie consacrée à Jane Austen déjà bien fournie Carole a ouvert une page récapitulative spéciale pour ses billets Co Emjy a une page Jane Austen très fournie où elle nous donne régulièrement des informations sur les adaptations en cours (dernière en date Emma par la BBC, tournage en cours) Emma a lu Orgueil et Préjugés Faelys a commencé par The Jane Austen Book Club Fantômette Fée bourbonnaise a vu l'adaptation BBC de Raisons et sentiments et a lu P&P, elle a aussi ouvert une page récapitulative George Sand et moi a lu Lady Susan et Persuasion. Elle a répondu au questionnaire d'Emjy. Hilde Hydromiel Isil a relu Raisons et sentiments et a vu trois adaptations : celle d'Ang Lee, celle de la BBC 1981 et celle de la BBC 2008 Karine a lu Persuasion Keisha Lamousmé Levraoueg a lu Orgueil et préjugés Lilly Lizzie Lou a dansé en regardant Coup de foudre à Bollywood, a lu Orgueil et Préjugés et a détesté l'adaptation de 2005. Elle a enchaîné sur les deux Bridget Jones. Loulou a ouvert une catégorie qui regroupe tous ses billets Mary Meya a créé une page qui permet de lire tous ses billets austeniens Miss Babooshka a répondu au questionnaire d'Emjy Mo a lu Persuasion et Orgueil et préjugés Nataka Neph Ofelia Ori a vu l'adaptation ITV de Northanger Abbey, l'adaptation BBC de Raisons et sentiments, l'adaptation 2005 de P&P, et s'est littéralement plongée dans Lost in Austen avant de fondre pour The Jane Austen Book Club Pimpi Schlabaya Shopgirl Solène Tif' a lu Orgueil et Préjugés et Raisons et sentiments Titine a vu The Jane Austen Book Club. Trillian Virginie Yueyin Nous sommes donc 43 pour l'instant mais les participations restent ouvertes toute l'année : do you want to join us ? PS : si j'ai oublié des liens (car vient un moment où le html m'empêche d'y voir clair, chers happy few), remettez-les en commentaire! Les nouvelles inscrites : Céline Crazy prof Hambre Jess Julia et ses copines, Camille et Emilie Mara a lu P&P. Maribel Muriel Nastenka Pimprenelle Sit The Bursar a comparé deux versions de S&S après avoir lu le roman Pascale y participe en famille Virginie Nous sommes 61! 28.03.2009Passe ton livre à ton voisin!Une nouvelle chaîne, des plus originales, a vu le jour chez Loula, chers happy few. Le principe est simple : je vous propose de vous donner 3 livres. Vous laissez un commentaire si vous êtes intéressés par un titre (premier arrivé, premier servi) et vous vous engagez en échange à proposer vous aussi 3 titres sur votre blog. Le but de cette chaîne ? Faire baisser les PAL (vous n'êtes pas obligés d'avoir lu les livres que vous donnez) et faire circuler les livres. Comme j'ai demandé un livre à Mo, je vous en propose donc à mon tour! Stupeurs et tremblements d'Amélie Nothomb. Reçu dans le cadre du Lotobook et abandonné, parce que décidément Amélie et moi, on ne s'entend pas du tout. La douce empoisonneuse d'Arto Paasilina. Je ne l'ai pas encore lu mais il fait partie de la Chaîne des Livres, il y aura donc doublon. (Par souci du détail, je précise que mon édition n'est pas celle-ci mais la collection Piment de France Loisirs, j'ai été incapable de trouver un visuel.) L'assassinat de Christophe Dufossé, chroniqué pour La page littérature. Murs de papier de Hanno Millesi, chroniqué ici même (et beaucoup aimé). Alors, intéressés, chers happy few ? Vous savez ce qu'il vous reste à faire! 27.03.2009Il y a quelqu'un dans ce monde qui t'aime Novalee Nation a 17 ans et elle est enceinte de 7 mois quand son petit ami, Willy Jack, avec qui elle est en route pour la Californie, l'abandonne sur le parking d'un Wal-Mart dans une petite ville de l'Oklahoma. La jeune fille s'installe dans le supermarché et y vit cachée jusqu'au jour où elle finit par donner le jour à une petite fille, Americus. Elles sont alors recueillies par soeur Mari, une excentrique au grand coeur qui vit dans une caravane. La petite voix du coeur (dont décidément je n'aime ni le titre français, que je trouve gnangnan ni la couverture, qui est carrément moche) est un beau roman qui met en scène des personnages très attachants que la vie a malmenés. Pour vous dire toute la vérité, chers happy few, j'ai eu un peu peur en lisant les premières pages d'être en présence d'un roman très, comment dire "américain" avec bons sentiments et solidarité qui triomphent de tout mais finalement il n'en est rien. Novalee est une jeune fille que la vie n'a pas épargnée : elle n'a jamais connu son père et sa mère l'a abandonnée à l'âge de 7 ans pour suivre un énième boyfriend. Ballotée de foyers en familles d'accueil, Novalee, gentille et un peu niaise, laisse tomber le lycée et s'entiche de Willy Jack, une petite frappe sans envergure. Et c'est à Sequoyah, cette petite ville souvent balayée par les tempêtes où elle se retrouve seule, qu'elle trouvera des amis sûrs et qu'elle finira par rencontrer l'amour. La galerie de personnages qui l'entoure est émouvante, êtres humains avec qui le sort n'a pas été tendre non plus (soeur Mari a perdu toute sa famille, les Blancoton leur petite fille, Lexie est un aimant à psychopathes, Forney doit gérer une soeur alcoolique et maniaco-dépressive...), mais tous sont animés par une espèce d'optimisme tranquille, qui les rend généreux avec leur prochain. Un roman à lire donc, même s'il souffre d'une traduction parfois approximative pour ne pas dire maladroite qui lui ôte à mon avis un peu de sa force. Billie Letts, La petite voix du coeur (Where the heart is), Pocket, traduit de l'américain par Thierry Arson, 2000 (première parution 1995, première traduction 1996) Il s'agit d'un livre de la Chaîne des Livres (3/25) : il est le choix de Doriane, il est passé chez Hathaway et Stephie, il s'envole à présent vers Yueyin. Elle ne fait pas partie de la Chaîne et elle l'a lu aussi : Joëlle A noter que ce roman, véritable best-seller aux Etats-Unis (il fait partie de la liste d'Oprah) a été adapté en 2000 avec Natalie Portman dans le rôle de Novalee. C'est malin, maintenant j'ai envie de le voir. 26.03.2009Quand Jules s'en mêle Paris, août 1855. Félix Montagnon, reporter pour Le Populaire, entraîne son ami Jules Verne (oui, celui-là même), dans une séance de spiritisme donnée par l'insaisissable Will Gordon, un spirite très renommé. Félix est certain de tenir là le sujet d'un bon papier mais le destin va lui fournir un scoop : en effet, l'étrange britannique est assassiné à la fin de la séance. Deux balles dans les yeux. Félix, intrépide, décide de se lancer dans une enquête pour le compte du journal et il entraîne avec lui son ami Jules. Le mystère de la chambre obscure, dont le titre fait immédiatement penser à Leroux, est un bel hommage à la littérature populaire du XIXème siècle. On y croise toutes les composantes des romans populaires : un couple d'enquêteurs assez disparate (le bouillonnant et riche Félix et le calme et pas encore célèbre Jules), des cadavres qui s'entassent avec une incroyable rapidité, des femmes fatales ou ingénues, des rebondissements en pagaille et une parfaite connaissance du lieu dans laquelle se déroule l'intrigue, ici le Paris de Napoléon III. C'est d'ailleurs ce dernier aspect qui donne toute sa cohérence au roman : la description de Paris en pleine exposition universelle, qui attend la visite de la reine Victoria et se demande si l'impératrice Eugénie est enfin enceinte, est remarquable à la fois de précision et de légèreté. Sans aucun didactisme et avec beaucoup de verve, Guillaume Prévost recrée pour nous les rues à l'abandon du centre (autour de Notre-Dame), la pauvreté de la périphérie (la Villette est la banlieue, quartier mal famé plein d'entrepôts et de pensions misérables) et la vie bouillonnante des boulevards Capucine, Bonne Nouvelle et autres. Si l'intrigue policière en elle-même n'est pas révolutionnaire, elle a le mérite d'être bien ficelée et permet surtout à Prévost de mettre en scène des personnages tout à fait intéressants comme Emile, Savannah ou Jules Verne lui-même, jeune homme qui écrit surtout des pièces de théâtre et qui a l'idée de ses futurs chefs d'oeuvre en visitant les stands scientifiques de l'Exposition Universelle (il y admire notamment une maquette de sous-marin). Les dialogues sont enlevés et souvent drôles et les péripéties s'enchaînent sans temps mort. Je recommande, chers happy few. Guillaume Prévost, Le mystère de la chambre obscure, 10/18, Grands détectives, 318 pages, 2008 (première parution 2005) Le billet de Chimère (qui a aimé alors qu'elle n'aime pas les romans de Verne, sacrilège!) Merci à Erzébeth pour cette découverte! 24.03.2009Ah, quelle famille! Que pensent réellement les enfants de leurs parents ? Un nourrisson aime-t-il vraiment qu'on bêtifie au-dessus de lui ? Que comprend un adolescent de la réaction de son père face au chômage ? Comment réagit un jeune garçon qui ne veut surtout pas qu'on lui dise qu'il est le portrait de son père ? Autant de situations explorées dans ce recueil de nouvelles... Murs de papier (dont la couverture me plaît beaucoup, et trouve une explication dans la touchante nouvelle Bonjour Monsieur) est un recueil de dix nouvelles de l'auteur autrichien Hanno Millesi qui ont pour thème commun l'analyse de la cellule familiale (oui, je sais, cette phrase est purement informative, c'est un travers que j'ai parfois, vous me pardonnerez, chers happy few, je le sais). Et ce recueil est une excellente surprise! Chaque nouvelle raconte une expérience particulière, vécue par un enfant, dont l'âge varie entre quelques mois (Rhétorique, férocement drôle, dans laquelle un nourrisson se plaint que le babillage incessant des adultes lui barre l'accès au langage) et l'adolescence (Sentiment de culpabilité, qui flirte avec le fantastique et dans laquelle un jeune garçon se voit rejeté par ses parents sans en comprendre la raison ou Souvent, assis pendant des heures devant mon miroir, je réfléchis à mon apparence, qui est la nouvelle la plus terrible du recueil et celle que j'ai préférée, dans laquelle un adolescent préfère se mutiler plutôt que de présenter une quelconque ressemblance avec ses parents). La parole est aux enfants qui dissèquent avec férocité les comportements de leurs parents et qui présentent leur analyse, parfois déroutante, mais souvent ingénieuse des comportements des adultes. Cette narration prêtée aux enfants n'est bien évidemment qu'un prétexte pour dénoncer les travers des couples parentaux. Dérangeant et paradoxalement délicieux. Hanno Millesi, Murs de papier (Wände aus Papier), Absalon, traduit de l'allemand (Autriche) par Valérie de Daran, 122 pages, 2009 Les avis de Cuné et de Lily 23.03.2009Atchoum! Nous sommes à Newdon, un Londres victorien décalé, où les elfes, les nains, les gobelins, les gnomes, les zombies et les humains vivent en (relative) bonne harmonie, sous l'égide de la monstrueuse reine Astoria (400 livres au bas mot). Mais voilà qu'un soir, le Diable en personne, que les Trois Mères (la Magie, la Nature et la Mort) avaient enfermé sous le stade bien des milliers d'années auparavant, se libère et investit le corps de la Reine. Son but : neutraliser les Trois Mères et ouvrir les portes de l'Enfer. Mais quand on confie les basses tâches à un baron vampire qui a déjà fort à faire avec ses zombies qui militent pour le droit de vote, et que la bonne marche du plan diabolique dépend de John Moon, le pire entraîneur de Quartek (une espèce de Donjons et Dragons grandeur nature mit football américain) que Newdon ait jamais connu, d'Oriel Vaughan, le seul Elfe totalement dénué de pouvoirs magiques et de Gloïn McCough, un nain sans aucun talent mais avec une belle salopette verte... c'est plutôt mal barré. J'aimais déjà beaucoup la plume de Fabrice Colin, chers happy few, et la lecture de A vos souhaits vient de le hisser d'un coup d'un seul dans mon panthéon personnel au même rang que Terry Pratchett (avec qui il partage un goût très sûr de l'humour totalement déjanté, limite non-sensique) et Glen Cook (son confrère en humour noir). A vos souhaits est un roman délirant, qui mélange les codes du roman de fantasy, de l'uchronie et du roman victorien avec beaucoup d'humour. Les personnages sont tous plus incompétents les uns que les autres et ils ont un don certain pour se retrouver dans des situations abracadabrantes, la palme revenant évidemment à John Moon, qui s'établit psy pour gagner sa vie (ce qui donne lieu à des scènes fort drôles avec sa mère), se retrouve avec un dragon qui parle dans lequel la Mort est prisonnière, veille sur la tête décapitée de sa gouvernante, rencontre des conjurés qui portent des masques des personnages de Beatrix Potter et apprend à ses dépens que la vie est une scène. Si l'histoire est assez classique, elle est habilement troussée, parcourue de références littéraires multiples que le lecteur se réjouit de déchiffrer et le style est très enlevé. Excellent. Fabrice Colin, A vos souhaits, J'ai lu, 382 pages, 2004 (première parution, Bragelonne, 2000) Les billets de Martlet, actusf 20.03.2009Tsss...Figurez-vous, chers happy few, qu'hier martin, alors que j'hésitais (mollement) entre les perspectives qui s'offraient à moi, à savoir "repassage ou lecturage ?" (inutile de dire que l'un des deux était en train de prendre un sérieux ascendant sur son compère), on sonna. Comme ça. Sans préambule. Je n'attendais ni le dératiseur (check), ni le pas-sexy-releveur-de-compteur-d'eau (check), ni Colin (check) : ne restait plus que le facteur. Or, depuis que j'ai une merveilleuse boîte aux lettres d'un profond rouge garance, le facteur n'a plus besoin de sonner, tous les colis y rentrent, et plutôt deux fois qu'une. Poussée par la curiosité et par l'impériosité du drrrring, je décroche l'interphone (je connais des gens qui ont la vidéo à l'interphone les veinards, moi pas encore) : le facteur (car c'était lui) me demande de descendre pour prendre réception du colis. Stupeur et tremblements! Un colis inattendu qui ne rentre pas dans la boîte et que le facteur (certes peu balèze il faut bien le reconnaître) ne veut pas monter : mais combien pèse-t-il ? A vue de nez ? Une tonne 5. N'étant inscrite à aucun swap (ou alors à l'insu de mon plein gré), j'ai vite compris en voyant le nom de l'expéditrice qu'il s'agissait d'un colis-doudou! Et comme tout colis doudou qui se respecte, il contenait des choses in-dis-pen-sables : Une quantité incroyable de Quality Street avec leur... ... descriptif! (et il fallait bien ça, car je n'en avais pas mangé depuis des lustres) (voilà qui est réparé, évidemment) (n'oubliez jamais que je suis littéralement animée par un esprit de découverte scientifique, c'est là mon moindre défaut) (avec une propension à la parenthèse, évidemment) Un sachet de pâtes d'amande, mon péché mignon absolu! (à ce stade de déballage, je me suis posée de sérieuses questions sur les pouvoirs de télépathie de mon expéditrice) Et sous les bonbons... Aaaah, tous ces paquets! En bonne LCA, j'ai commencé par les livres (car oui, j'ai moi aussi de supers pouvoirs et je sais à l'avance quels paquets contiennent les bouquins, je suis trop forte, c'est effrayant) et j'ai découvert : pour mon challenge blog-o-trésors, parce que j'ai offert à ma mystérieuse expéditrice le 1er volume d'une série et qu'elle voulait se venger (ouh la vilaine), parce que l'enquête est menée par Jules Verne himself, parce que j'avais dit ici et là que j'avais très envie de le lire, parce que j'aime cette auteure et que j'avais lu un billet enthousiasmant! A ce stade de déballage, chers happy few, vous imaginez bien que je trépignais de joie, espantée comme on dit chez moi par la parfaite perfection du choix des ouvrages, et pourtant, il restait des paquets! Paquets qui contenaient : Du café chocolat-vanille (oh yeah!), un mug chocolat-vache (deux de mes passions), des tampons vaches et moutons absolument géniaux (les moutons dansent) qui remplacent mon tampon vache mystérieusement disparu dans une faille spatio-temporelle (qui a dit que je regardais trop Dr Who ?), des boucles d'oreilles trop jolies (je parle comme les djeuns si je veux d'abord) (quand la lumière passe derrière, on dirait des vitraux, j'adore) et un fort joli carnet! Je suis aux anges, chers happy few : ce paquet est arrivé à point nommé dans une semaine fatiguante et un peu difficile, qu'il a considérablement illuminée! Vivent les colis doudous! et vive Erzébeth, ma délicieuse expéditrice! 19.03.2009Two for the doughC'est avec un peu d'étonnement que j'ai vu arriver la date d'aujourd'hui, chers happy few : en ce beau 19 mars 2009, ce modeste salon dans lequel vous venez lire mes élucubrations a atteint l'âge vénérable de deux ans. Deux ans de billets (460 pour être tout à fait précise, car je sais que c'est une vertu que vous appréciez, chers happy few) qui sont deux ans de partage et de bonheur! Quand j'ai ouvert ce salon, à l'heure où la cyberquichittude était mon lot quotidien (ce temps est révolu et ne reviendra pas), je n'aurais jamais cru qu'il m'emmènerait si loin, sur les rivages d'auteurs jusque-là ignorés et d'amitiés virtuelles puis bien réelles (voilà-t'y pas que je deviens lyrique, encore une ou deux phrases et je serai carrément sentimentale, le tout sans une goutte de champagne, chers happy few, c'est affreux). Cette année bloguesque aura été pleine de découvertes et de rencontres, comme la précédente, et je subodore que l'année à venir sera elle aussi bien remplie, placée n'en doutons pas sous le signe de l'Angleterre, entre le challenge Austen, mon non-challenge Classiques anglais et la découverte, tardive mais terriblement addictive de Dr Who! Et comme l'année dernière, chers happy few, j'ai concocté pour vous un petit panorama, non de l'année écoulée (car je sais, dans ma grande mégalomanie que vous l'avez tous suivie, of course) mais de l'année à venir. Vous savez quoi ? Il me tarde. PS : merci à Janet, qui a fourni le titre de ce billet.